Banque : hausse tarifaire contenue en 2023
Les tarifs bancaires n’augmentent que très légèrement cette année, en deçà du taux d’inflation et conformément aux engagements de la profession pris en septembre dernier
Les tarifs appliqués par les banques augmentent en 2023 de manière modérée
Pour dresser ce constat, nous avons analysé les tarifs en vigueur au 1er février 2023 dans 118 banques de métropole et d’outre-mer, soit la quasi totalité du marché de la banque pour les particuliers, pour trois profils – petit (un compte détenu par une seule personne qui y domicilie ses revenus), moyen et gros (un compte détenu par deux titulaires qui y domicilient leurs revenus) – en fonction du nombre de services qu’ils utilisent. Nous avons comparé les tarifs des deux modes de paiement des services bancaires « à la carte » et au package.
Le premier consiste à payer les services consommés selon leur prix unitaire, quant au second à souscrire un panier de services pour un prix forfaitaire. Nous avons chiffré pour chaque profil les deux options, sur la base du mode de paiement le plus avantageux pour le profil. Puis, nous avons retenu la moins chère. En septembre dernier, le secteur bancaire s’est engagé à limiter à 2 % les hausses de tarifs en 2023 (lire notre encadré « Les banques ont tenu leurs engagements).
Nous avons constaté que globalement cet engagement a été tenu.
Pas plus de 2 % de hausse
Si le coût moyen de notre panier de services en métropole, en retenant la formule la moins chère entre la souscription des produits à l’unité et l’offre groupée de services, est stable pour notre « petit consommateur », la facture s’est toutefois alourdie dans la moitié des banques. Quant à nos « consommateurs moyens » et « gros consommateurs », leur panier de services est au 1er février 2023 plus cher qu’au 1er février 2022 dans les deux tiers des établissements.
Dans le détail, la facture des «petits consommateurs», calculée sur la base d’un compte détenu par une seule personne utilisant un nombre limité de services, est stable à 66,96 euros par an (-0,01 %).
Celles des consommateurs «moyens» et «gros» (deux titulaires, un bouquet de services moyen et important) sont respectivement à 148,76 euros et 208,04 euros, soit une augmentation de 1,24 % et 0,89 % par rapport à 2022.
En Outre-mer, le coût moyen des tarifs est légèrement en hausse sur nos trois profils : 74,89 € (+ 0.5 %) pour le « petit consommateur », 165,50 € (+ 0,3 %) pour le « consommateur moyen », et 231.84 € (+0.3 %) pour le « gros consommateur ».
Les banques ont tenu leurs engagements
En septembre dernier les pouvoirs publics sollicitaient les banques au même titre que les entreprises d’autres secteurs afin qu’elles contribuent à l’effort général dans un contexte d’augmentation des prix et d’inflation. Ces engagements ont conduit certains établissements à revoir les tarifs qu’ils envisageaient d’appliquer à partir de la fin 2022, notamment des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires. Alors qu’elles avaient adressé, voire publier, les nouvelles brochures tarifaires applicables à compter d’octobre ou novembre 2022, des augmentations prévues ont été révisées et des corrections ont été faites sur leurs brochures. Quelques établissements dont les tarifs changent habituellement en janvier ont quant à eux, décalé la date d’entrée en vigueurs de leurs nouveaux tarifs afin d’avoir le temps de se mettre en conformité par rapport aux engagements.
Les opérations en hausse en 2023
En métropole, le coût moyen des cartes continue à augmenter, quelle que soit la carte choisie par le client : + 0,90 % la Carte Visa ou MasterCard à débit immédiat et + 0,77 % la Visa Premier ou Gold. Il faut également ajouter à cela la réduction du nombre de retraits gratuits effectués sur les distributeurs de la concurrence. Leur nombre passe à la Banque de Savoie de 4 à 2 pour les cartes à débit immédiat ou différé et les retraits avec une carte Gold ou Visa Premier sont désormais facturés au-delà de 4. Au Crédit Agricole Alsace Vosges, le client paiera au-delà de 3 retraits au lieu de 4 avec une carte Visa ou MasterCard classique et à la Banque Populaire Val de France, aux Crédits Agricoles Brie Picardie et Val de France, seuls les deux premiers retraits sont désormais gratuits contre 3 auparavant.
Les frais de tenue de compte, exceptés Milleis et la Banque Populaire Aquitaine, Centre Atlantique qui les ont diminués, subissent une hausse dans 25 banques, la plus importante étant la modification intervenue en juillet 2022 au Crédit Agricole Provence Côte d’Azur (de 12 à 24 euros). A noter que d’autres opérations, non incluses dans nos paniers de services sont aussi en augmentation, notamment sur des opérations moins courantes telles que le transfert de PEL (1.25 %), la saisie attribution (1,26%), les chèques de banque (0,73 %), les virements occasionnels en agence (0.34%), les oppositions sur chèque (0.27%).
En outre-mer, sont notamment en hausse les frais de tenue de compte (coût moyen à 28.33 € + 0,5 %), les virements occasionnels en agence (+0,3 %), le chèque de banque (+0,6 %), l’assurance (+7,9 %), le transfert de PEL (+0,4 %), la lettre pour compte débiteur non autorisé (+1,7 %) et les cartes bancaires.
Les packages : avantageux ?
Commercialisées par quasiment toutes les banques, les offres groupées de services proposent, souvent pour un tarif forfaitaire et parfois avec des systèmes d’options à ajouter, un ensemble de services bancaires. Plus ou moins complets, ces packages peuvent comprendre des services que le consommateur n’utilise pas ou rarement ou inclure des opérations qui sont habituellement gratuites. Leur intérêt dépendra donc de l’usage que le consommateur fait de sa banque et les écarts de prix peuvent être importants entre la souscription à l’unité des services que l’on utilise et le package proposés.
Ainsi, en métropole, sur “notre petit consommateur”, le package peut revenir jusqu’à près de 3 fois plus cher que des services payés à la carte.
Le package sera financièrement avantageux pour notre « consommateur moyen » dans 63.4 % des banques qui le commercialisent et dans à peine un cas sur deux (48.4 %) pour notre « gros consommateur ».
Les tarifs toujours compétitifs des banques en ligne
Si vous choisissez d’ouvrir un compte dans une banque en ligne, vérifiez qu’elle corresponde à votre profil. En effet, il faut être autonome et savoir réaliser seul vos opérations. À défaut, si vous faites appel à un conseiller, ce service est généralement payant. Penchez-vous sur les éventuelles conditions pour bénéficier du meilleur tarif : existe-t-il des modalités de versement sur le compte ou d’épargne, des conditions de revenus, d’utilisation de la carte… Selon les besoins, il faut étudier le type de carte que vous désirez car des enseignes ne proposent plus de cartes bancaires Visa ou MasterCard classiques, mais des cartes à contrôle de solde ou des cartes à autorisation quasi systématiques (carte de paiement à débit immédiat qui interroge le solde du compte bancaire auquel elle est attachée avant chaque transaction).
Des pratiques sur les frais d’incidents à généraliser
Alors que les banques ont été appelées à faire des efforts dans ce contexte d’inflation et de crise du pouvoir d’achat, notamment en fixant à 1 euro la cotisation de l’offre destinée aux clientèles fragiles (OCF), notre enquête relève des pratiques qui mériteraient d’être maintenues par les banques qui les appliquent et étendues aux autres.
Parmi celles-ci, notons l’augmentation des banques exonérant les titulaires de l’OCF du paiement des frais d’incidents listés dans les engagements, la gratuité étant affichée par 60 établissements. Les banques proposant un plafonnement applicable à tous les clients, que nous appelons de vos vœux, demeurent en revanche minoritaires et la question de l’identification des clientèles fragiles reste entière, les banques disposant d’une marge d’appréciation trop importante.