Alimentation, énergie, logement... Préserver du pouvoir d’achat

Flambée des prix du panier alimentaire, de la facture énergétique, des frais de carburant… Les ménages subissent de plein fouet l’inflation, qui pèse de plus en plus lourd dans leur budget. Nos conseils pour limiter l’impact de l’inflation sur votre pouvoir d’achat.

débute dans un climat de crise sociale, débat des retraites et de pouvoir d’achat en berne. La question du pouvoir d’achat était déjà au cœur de notre action, elle est aujourd’hui au centre des préoccupations des consommateurs et de l’actualité. Le prix des produits  consommés chaque mois par chacun et  que l’on appelle les « dépenses contraintes» (logement, carburant, énergie, alimentation …) ont explosé.

Depuis le 1er janvier 2023 pour le gaz, et depuis le 1er février pour l’électricité, les modalités du bouclier tarifaire du gouvernement ont évolué. Désormais, la hausse des tarifs réglementés de vente (TRV) atteint 15 % sur l’ensemble de l’année, pour l’électricité et le gaz

Une hausse record qui fait gonfler les factures et diminue le pouvoir d’achat. L’inflation est la conséquence de la forte reprise économique post-covid combinée à la guerre en Ukraine. Le pouvoir d’achat des Français est de plus en plus mis à mal. La hausse des prix s’accélère sur l’ensemble des postes de dépenses (alimentation, carburant, énergie, loyer).

Selon l’Insee, en février 2023, les prix à la consommation ont augmenté de 6,2 % sur un an. Une hausse due à « l’accélération des prix de l’alimentation et des services » expliquent les statisticiens.

Les prix de l’alimentaire s’envolent

Les produits alimentaires ont été particulièrement  touchés par l’inflation, 14,6 % de hausse des prix sur un an (février 2022 à février 2023) selon l’Insee. Viande, lait, œufs, farine ou yaourts, après avoir subi des hausses ces derniers mois, les prix des produits vendus en supermarché augmentent de nouveau.

Les enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs se sont rencontrés pour négocier une hausse des prix. La Fédération du commerce et de la distribution a indiqué qu’elle serait « autour de 10 % à partir de début mars ». Précisons que les hausses à venir devraient intervenir au cours du second trimestre, le temps que les distributeurs écoulent leurs stocks.

Avec des hausses dépassant les 40% sur un an, les prix des produits carnés se sont envolés. Résultat : 67 % des Français disent acheter moins de viande ou de poisson selon le baromètre Sofinscope. Si ces renoncements rejoignent des aspirations environnementales, d’autres apparaissent plus inquiétants. 24 % des personne interrogées déclarent avoir réduit leur nombre de repas par jour, uniquement du fait de l’inflation. Un chiffre qui monte à 39 % parmi les jeunes.

Sur qui l’inflation pèse-t-elle le plus ?

Le sentiment de hausse du coût de la vie est d’autant plus fort que l’ensemble des classes moyennes, soit la majorité de la population, est aujourd’hui concerné… mais, ils ne sont pas tous égaux face à la hausse des prix.

Une étude de France Stratégie constate que les prix du logement, du transport et de l’alimentation ont beaucoup progressé ces cinq dernières années, surtout au cours de 2021 et 2022. Cette hausse affecte différemment les mé­nages selon leur profil socio-économique (âge, niveau de vie, localisation, statut d’occupation du logement, etc.), leur localisation et la structure de leurs dépenses. Les classes moyennes, les ménages ruraux, les propriétaires et les personnes âgées ressentent plus durement la hausse de prix en 2022. C’est pour les ménages pauvres que l’impact est le plus fort.

Il est urgent d’agir

Face à l’inflation, des mesures ont été prises pour compenser la hausse de prix : revalorisation des pensions retraites, indexation des APL, hausse des APL, plafonnement de la hausse des loyers, renouvellement/prolongation de la prime Macron

… Mais elle est tellement importante qu’elles ne permettent pas de redonner du peps au pouvoir d’achat des Français. Selon l’enquête du panéliste NielsenlQ, notre pays n’avait jamais connu un tel niveau d’inflation depuis 1984 avec une évolution du prix moyen des produits de grande consommation de 10,4 % entre décembre 2021 et décembre 2022.

La CLCV est fortement mobilisée autour de la question de l’explosion des dépenses contraintes et nous avons su démontrer l’urgence qu’il y avait à intervenir sur certaines questions comme le logement et l’énergie. Afin de compléter les mesures existantes et les habitudes que nous sommes nombreux à avoir pris en adoptant de nouveaux comportements (rogner sur les courses, baisser la température du logement…) il y a plusieurs autres moyens de préserver son pouvoir d’achat.

 

La défense du pouvoir d’achat, une priorité pour la CLCV
Logement

 Avec la progression rapide de loyers nombre de locataires doivent désormais choisir entre se nourrir et se loger. En juin 2022, la CLCV a exigé la mise en œuvre d’une vraie politique pour le pouvoir d’achat des locataires dont la situation est des plus précaire. Alors même que les dépenses liées au logement représentent entre 25 % et 40 % du bud­get des ménages, il était absolument impensable que ne soit pas désigné un réel ministre du Logement, grand oublié du précédent et éphémère gouvernement.

Sous la pression notamment de la CLCV un ministre délégué du Logement a été nommé en juillet dernier. La CLCV a demandé un gel des loyers pour une durée d’un an. Il n’a pas été mis en place mais nous avons obtenu un plafonnement des hausses de loyers annuelles, à titre d’exemple de 3,50 % au lieu de 5,69 % pour le 4ème trimestre.

Energie

 8 millions de ménages n’ont pas les moyens de faire face aux hausses des tarifs de l’électricité et du gaz. La CLCV a demandé une forte revalorisation du chèque énergie pour les personnes qui en bénéficient déjà et une extension aux couches moyennes. Le chèque énergie pourrait se situer entre 200 euros et 600 euros selon les revenus, par exemple.

Au 30 juin 2023, fin du TRV du gaz, 2,6 millions de ménages devront renoncer au tarif réglementé du gaz et souscrire à une offre de marché.

L’association a écrit à Emmanuel Macron lui demandant de repousser de deux ans la fin du tarif réglementé de vente (TRV) du gaz pour les particuliers. Ce courrier est resté sans réponse à ce jour. Le gouvernement semble complètement fermé à tout dialogue sur le sujet, ce qui va à l’encontre de ses déclarations médiatiques affirmant vouloir protéger au mieux les Français.

Alimentation

 La CLCV porte la voix des consommateurs pour défendre le pouvoir d’achat via des courriers aux ministres et des prises de parole dans les médias. Le panier anti-inflation de 50 produits vendus à un « prix cassé » proposé par le gouvernement ne verra pas le jour. A la place, des prix bloqués pendant 3 mois (du 15 mars au 15 juin) sur des produits choisis par les grandes surfaces, estampillés d’un logo anti-inflation. Cela aura-t-il un véritable effet pour limiter la flambée de l’inflation alimentaire… Ou n’est- ce qu’un simple coup de communication ? Nous vérifierons si les distributeurs font de réels efforts sur les prix.

Compte tenu de la situation financière d’un grand pourcentage de la population, nous pensons qu’adresser systématiquement un chèque alimentaire selon les revenus du ménage, et non de manière expérimentale et localisée comme l’a annoncé le ministre de l’Economie, est la seule solution pour répondre à l’urgence de la situation. Mais il ne réglera rien sur le fond. Il sera peut-être une bouée de sauvetage.

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