Plan eau, la CLCV reste sur sa soif
Les mesures du plan « pour une gestion résiliente, sobre et concertée de la ressource en eau », ne sont pas satisfaisantes. Elles doivent prendre en compte la transition écologique et l’adaptation au dérèglement climatique.
La CLCV, en réponse au plan eau présenté par le gouvernement le 30 mars dernier, a publié son plaidoyer pour une politique de l’eau capable de relever plusieurs défis : réduire le gaspillage de l’eau, adapter les consommations et les usages à la disponibilité de la ressource et atténuer les effets du dérèglement climatique (plaidoyer à lire surwww.clcv.org).
Nous y réaffirmons notre attachement aux principes de « pollueur-payeur » et de « l’eau paye l’eau ». Que la pollution de l’eau soit accidentelle, chronique, ponctuelle ou diffuse, c’est au pollueur de supporter financièrement les dégradations qu’il provoque, le coût de leur réparation et des mesures à prendre pour qu’elles cessent. Nous demandons que soit mis fin à l’iniquité « pollué payeur ».
La facture d’eau ne doit pas financer des mesures autres que sa production et sa distribution. Les retards pris en matière de qualité des réseaux et d’assainissement ne pourront pas être rattrapés sans autres financements. Concernant les ménages, nous estimons que les normes de construction et de rénovation de l’habitat devraient intégrer les aménagements permet tant les économies d’eau, l’utilisation des eaux grises pour les sanitaires et l’utilisation des eaux pluviales. Le douzième programme des agences de l’eau devrait quant à lui prévoir le financement de ces travaux de rénovation et de l’installation de compteurs pour les immeubles qui en sont dépourvus.
Pour notre association, les usages de l’eau soutenables dans les prochaines années, seront ceux qui auront permis de réduire et supprimer chaque fois
que cela est possible : l’artificialisation des sols, les ruissellements et l’érosion des sols ; les surconsommations d’eau par une adaptation des activités aux ressources disponibles, l’utilisation raisonnée des eaux usées traitées et des eaux pluviales ; les déchets plastiques y compris d’origine agricole et déchets de méthanisation ; les rejets d’eaux usées non traitées au milieu naturel ; les intrants les plus dangereux en soutenant les reconversions d’activités et de pratiques, les mesures agro-environnementales, l’agriculture biologique; les inégalités entre les zones rurales et urbaines en matière d’adduction d’eau et d’assainissement des eaux usées domestiques et assimilées, et celles provenant d’activités et les inégalités économiques et sociales pour un égal accès à l’eau et à l’assainissement pour tous.