Journée mondiale de l’eau.
Communiqué de presse : 22/03/2024
La CLCV rappelle les enjeux essentiels d’adaptation au dérèglement climatique
À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, la CLCV rappelle qu’une politique de l’eau plus ambitieuse est nécessaire afin de relever plusieurs défis : réduire le gaspillage, adapter les consommations et les usages à la disponibilité de la ressource et atténuer les effets du dérèglement climatique, tout en préservant la qualité de la ressource.
Les problématiques liées à l’eau destinée à la consommation humaine ne sont plus à démontrer. Raréfaction de la ressource, dégradation de sa qualité font que le droit à l’eau pour tous n’est pas assuré sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin. Et malgré tout, certains acteurs industriels et agricoles tiennent encore le même discours : « du temps pour faire évoluer leurs pratiques ». Plusieurs décennies de politiques privilégiant les engagements volontaires ont montré leurs limites. Oui, elles ont permis de faire des progrès, mais pas à l’échelle des défis à relever !
« Nous voulons pouvoir boire de l’eau du robinet de qualité partout »
Des polluants « éternels » (substances chimiques très résistantes à la dégradation dans l’environnement) sont présents depuis des décennies dans les nappes phréatiques, sols et cours d’eau et continuent de dégrader la ressource en eau douce. Nous le savons mais les restrictions d’utilisation de ces substances chimiques se font attendre. C’est inacceptable. Elles auraient dû être prises bien plus tôt !
Cette pollution qui renchérit le coût de l’eau et de l’assainissement et les phénomènes de sécheresse entraînent une raréfaction de l’eau voire une pénurie dans certains territoires et posent la question d’un meilleur partage de la ressource. La consommation de l’eau doit être adaptée aux ressources disponibles et mieux encadrée pour éviter toute surconsommation.
Une tarification vertueuse et progressive
Chacun doit pouvoir avoir accès à l’eau potable quelle que soit sa situation économique et sociale. C’est pourquoi la CLCV milite pour une tarification vertueuse qui consiste à sortir des droits conditionnels : « j’ai droit à un minimum d’eau à condition de justifier de ma situation », pour se baser sur le droit commun : « chacun a droit, sans avoir à justifier de sa situation économique et sociale, à l’eau et à l’assainissement ». Cela nécessite de réduire drastiquement les abonnements, de supprimer leur paiement à l’avance des consommations, les frais d’ouverture et de fermeture des compteurs et autres frais d’accès au service, réduire à 5,5 % la TVA sur l’assainissement collectif et non collectif, financer le remplacement des équipements vétustes et la pose de compteurs, et à augmenter le « forfait charges » des aides au logement.
Nous plaidons pour la mise en œuvre d’une tarification progressive prenant en compte la composition des ménages, leurs revenus et la spécificité de l’habitat collectif en concertation avec les usagers. Elle permettrait de prendre en compte les critères économiques, sociaux et environnementaux.
Nous profitons de cette journée pour rappeler aux consommateurs non abonnés aux services de l’eau que depuis le 1er janvier 2024, les bailleurs sociaux et les syndics sont dans l’obligation de fournir des informations sur le prix et la qualité de l’eau qu’ils reçoivent.
L’eau au cœur de l’action de la CLCV : les « bars à eau »
La CLCV porte depuis une dizaine d’années la question de l’eau et organise sur tout le territoire des bars à eau. C’est l’occasion pour le consommateur de tester à l’aveugle et essayer de reconnaître trois eaux différentes : eau du robinet locale, eau de source et eau minérale en bouteille. C’est aussi l’occasion de rappeler au consommateur que l’eau du robinet fait l’objet de contrôles réguliers et qu’elle reste plus écologique (pas de déchet plastique) et plus économique (55 à 100 fois moins chère) que l’eau en bouteille.