Forte hausse des tarifs bancaires en 2025

Les tarifs des banques vont faire un bond cette année. Notre enquête constate des augmentations pour tous les profils, mais avec certaines disparités.

Les tarifs des banques vont faire un bond cette année. Notre enquête constate des augmentations pour tous les profils, mais avec certaines disparités.

Pour notre enquête annuelle, nous avons comparé les tarifs en vigueur au 1er février 2025 par rapport à ceux appliqués au 1er février 2024 dans 110 banques de métropole et d’outre-mer, soit la quasi-totalité du marché de la banque pour les particuliers, pour trois profils – petit (un compte détenu par une seule personne qui y domicilie ses revenus), moyen et gros (un compte détenu par deux titulaires qui y domicilient leurs revenus) – en fonction du nombre de services qu’ils utilisent. Nous avons comparé les modes de paiement des services bancaires « à la carte » et au package. Le premier consiste à payer les services consommés selon leur prix unitaire et le second, à souscrire un panier de services pour un prix forfaitaire.

Nous avons chiffré pour chaque profil les deux options, sur la base du mode de paiement le plus avantageux pour le profil. Puis, avons retenu la moins chère. Le coût moyen de notre panier de services en métropole augmente selon nos profils entre 3 % et plus de 5%.

Un boom de 69 à 214 €

Sur les 91 établissements de métropole analysés, ce sont les « petits consommateurs », disposant d’un ensemble de services de base (frais de tenue de compte, carte à débit immédiat…), et les « consommateurs moyens » (deux titulaires avec chacun une carte disposant d’une assurance perte et vol, un chèque de banque tous les dix ans…) qui subissent la plus forte augmentation de leurs frais bancaires. Ils devront régler respectivement 69,78 € en moyenne en 2025 (+ 5,46 %) et 134,94 € (+ 5,29 %).

Les « gros consommateurs », c’est-àdire deux titulaires avec une carte Gold ou Premier et une carte « classique », une assurance contre la perte et le vol ou encore de nombreux retraits, sont les moins impactés. Ils verront leur facture gonfler de 3,88 % soit, en moyenne, 214,87 € en 2025. Même constat outre-mer : les tarifs augmentent pour tous les profils. Les écarts de prix d’une banque à l’autre peuvent aller du simple au double pour un même panier de services, il est donc essentiel de comparer les offres en fonction de ses besoins

Pourquoi cette hausse ?

Les principaux facteurs de cette hausse sont l’augmentation de 8 % des frais de tenue de compte, du coût moyen des cartes bancaires (+ 3 % à 3,4 %) et des retraits aux distributeurs automatiques de billets hors de sa banque (réduction du nombre de retraits gratuits…) ou encore la hausse du tarif du package. Même constat sur les opérations en agence ou encore sur les opérations de paiement et de retrait hors zone euro.

Coûts moyens des paniers de services par départementPackage : une formule intéressante ?

Les offres groupées de services étudiées incluent divers services bancaires et peuvent être préconstituées (avec une liste fixe de services) ou modulables via des options. Bien que détenues par environ 60 % des clients, ces offres ne sont pas toujours plus avantageuses qu’une souscription à la carte. Tout dépend de l’usage des services bancaires. Il est donc recommandé d’évaluer ses besoins et de comparer les offres avant de choisir.

Selon notre analyse, l’offre groupée de services est financièrement intéressante pour notre « petit consommateur » uniquement dans quatre établissements : le Crédit Coopératif, les Crédits Mutuels Bretagne et Sud- Ouest, et la BRED. Ailleurs, le coût du package peut être jusqu’à trois fois plus élevé ! Pour un « consommateur moyen », le package est avantageux dans 40 % des cas, tandis que pour un « gros consommateur » de services, il l’est dans 52,2 % des établissements.

Banques en ligne : des offres attractives

Les banques en ligne, souvent adossées à des banques traditionnelles, représentent une alternative intéressante pour les consommateurs préférant la gestion à distance de leurs finances. Leur offre peut être très compétitive, mais il est important de prêter attention aux éventuelles conditions d’utilisation, telles que les exigences de revenus, les conditions d’utilisation de la carte, et les services disponibles, comme la remise de chéquier. Par exemple, les banques en ligne ne proposent pas toutes les mêmes types de cartes bancaires, certaines se limitant à des cartes à autorisation quasi systématique ou systématique.

De plus, l’ouverture de comptes joints n’est pas toujours réalisable. Selon le profil du consommateur, il est possible de gérer son compte gratuitement ou de choisir une offre payante offrant plus de services.

Les frais d’incidents

Les frais d’incidents peuvent vite alourdir le budget consacré aux opérations bancaires. Certains d’entre eux ont été plafonnés suite à notre action. Si la commission d’intervention, les frais pour rejet d’un chèque et d’un prélèvement ou virement et les frais pour saisie administrative à tiers détenteur sont réglementés, les autres frais sont fixés librement.

Parmi ceux-ci, on peut regretter la facturation de la lettre d’information pour compte débiteur non autorisé (jusqu’à 20 €) ou encore celle appliquée en cas de saisie attribution sur un compte bancaire (jusqu’à 142 €). A noter, que des banques exonèrent de frais les clients ayant souscrit l’offre clientèle fragile au lieu d’appliquer le plafond de 20 €/ mois et 200 €/an, voire mettent en place un plafond pour tous les clients – une mesure que nous soutenons.

Autre pratique que nous dénonçons même si elle est légale, l’application d’un minimum forfaitaire d’intérêts débiteurs sur les découverts bancaires de faibles montants. Ces frais vont de 3 € à 13,50 € par trimestre dans les banques enquêtées qui en appliquent.

Les clients peuvent ainsi être amenés à payer bien plus que ce qu’ils devraient, et parfois plus qu’un client qui a un découvert d’un montant supérieur, en fonction de la durée d’utilisation du découvert, du seuil et du montant du minimum forfaitaire déterminés par l’établissement. Nous demandons la modification de la réglementation afin que l’application d’un minimum forfaitaire d’intérêts débiteurs soit interdite

Frais en cas de succession

Nous dénonçons depuis des années le montant des frais appliqués par les banques en cas de succession et l’opacité sur ce qu’ils recouvrent. Pour notre panel 2025 des banques métropolitaines, le coût moyen pour une succession de 17 000 € (compte courant de 3 000 €, livrets bancaires de 4 000 € et PEL de 10 000 €, durée < 12 mois) s’élève à 188,38 €. Les choses devraient changer puisqu’une proposition de loi visant à réduire et à encadrer les frais bancaires sur succession est en débat au Parlement à l’heure où nous écrivons cet article. Elle vise à déterminer les cas de gratuité et à instaurer un plafonnement en dehors des cas d’exonération. Dans ce contexte, les informations que nous avons relevées sur les brochures tarifaires ont commencé à changer par rapport aux années précédentes, même s’il reste encore des modifications à apporter.

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